30 juin 2012

Le Temps

L'histoire de la ferme recèle encore ses mystères. Ainsi, la date exacte de construction de la ferme est une inconnue. La façade principale arbore les deux premiers chiffres d'un millésime... 16...

Le premier propriétaire du domaine connu est Ustasse de Seron, chevalier, mort le 8 avril 1381. Il avait épousé Maroie de Hemptinne, décédée le 22 octobre 1382. Leur remarquable pierre tombale, la plus ancienne de la région, se trouve dans un appentis au fond de la chapelle de Seron. A cette époque, Seron faisait partie du ban de Meeffe, qui était une petite entité administrative qui dépendait du prince-évêque de Liège. Le blason des Hemricourt, descendants d'Ustasse, se trouve toujours sur un mur de la grange, qui a été reconstruite vraisemblablement suite à un incendie. Un descendant des Hemricourt, résidant aujourd'hui en Allemagne, nous rend régulièrement visite, à la recherche de l'esprit du lieu de ses ancêtres.


"L'une des branches du ruisseau (...), sort d'une vallée inculte mais riante et découverte du côté du Midi, où elle se trouve presque de plein pié avec une vaste et fertile campagne : un quart de lieuë plus haut, cette vallée aboutit à un bocage sombre, où des Avenües bordées d'arbres de toute espèce, forment un couvert impénétrable aux raions du Soleil. Le ruisseau qui le traverse, y roule ses eaux sur un fond de gravier qui en relève la netteté." Telle est la description faite en 1744 (SAUMERY, Les délices du Pays de Liège) du bois couvrant le Seron.



La ferme a été acquise en 1987 par Daniel et Claire Mortier-Hottois. En vingt ans, la diversité biologique du lieu a été augmentée, notamment par la plantation d'arbres et arbustes. Aujourd'hui, sur les deux hectares de terrain, il y a plus de 50 sortes d'arbres, 20 sortes d'arbres fruitiers, 15 sortes d'arbustes et 5 sortes d'arbustes à fruits. En tout cela fait plus de 90 variétés, sans compter les fleurs. Depuis peu, deux ruches ont été installées dans ce jardin. Ce 30 juin 2012, c'est un Sphinx colibri (Macroglossum stellatarum) qui a été aperçu dans la cour.

Inventaire à la Prévert des 90 espèces d'arbres du 12 Pré des Boeufs. A compléter ...

Aubépines, Aulnes, Amélanchiers, Ailante, Bouleau, Bourdaine, Catalpa, Châtaignier, Charme, Chêne, Chêne d’amérique, Chêne des marais, Cornouiller, Cyprès chauve, Cyprès, Douglas, Epicéa, Epicéa de Serbie, Erables planes , Erables sycomore, Erables champêtres, Erable negundo, Frêne, Gincko biloba, Hêtre, Houx, If, Lilas, Marronnier blanc, Marronnier rouge, Mélèze, Merisier, Meta séquoia, Noisetier sauvage, Noisetier à fruit, Orme, Orme de Hollande, Peuplier, Pins noirs, Platane, Prunellier, Rhus, Robinier faux-acacia, Saule, Saule marsault, Saule tortuosa, Savonniers, Sophora du Japon, Sorbier, Sureau noir, Tilleul, Tilleul à petites feuilles, Troène, Tulipier
Cerisier griotte noir, Cerisier griotte blanche, Châtaigners, Cognassier pomme, Cognassier poire, Mirabellier jaune, Mirabellier noir, Noyer, Pêcher, Pommier court-pendu, Pommier belle fleur, Pommier Musch, Pommier reinette grise, Pommier reinette rouge, Poirier conférence, Poirier bon chrétien, Poirier beurré-hardy, Prunier de Louvain, Prunier, Noyer, Reine-claudier
Groseilliers rouges, Groseilliers blancs, Groseilliers verts, Groseilliers à maquereau, Cassis
Aucubas, Buddleia (arbre à papillons), Chèvrefeuille, Forsythia, Genet, Glycine, Hortensia, Lierre, Rosier sauvage, Rosier botanique, Seringat, Symphorine, Spirées, Spirées blanches, Viorne, Wégélias
Digitale, Fougère, Hemerocales, Hosta, Iris, Pavot, Pervenche, Pivoine





Le jardin de mon père, ce que j'appelais ainsi, n'était pas un jardin, [...]. Cerné sur trois côtés de grosses fleurs multicolores, de groseilliers rouges et de cassis , il était fermé au bout par une rangée de peupliers. Brasseurs de ciel à longueur de jour, ces hauts arbres, par les nuits de grand vent, recrachaient la mer, la voix des sirènes et le chant des noyés.
[...]
Avant, je rêvais de partir pour partir et revenais toujours. Je pars sans bouger à présent, et il n’y a pas de retour. On ne part pas, écrivait Rimbaud, ce qui pourrait s’entendre aussi par : on ne cesse de partir, et les vrais voyages ne sont pas ceux qu’on croit. Cette mer qui n’existe pas derrière les peupliers est pour moi plus réelle que la mer, et plus loin que toutes les Abyssinie. Suffit de se laisser faire.


Guy Goffette, "Partance", dans Les derniers planteurs de fumée, Gallimard, 1996.

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